La dépression post-partum est un trouble qui survient, comme son nom l’indique, après la naissance d’un bébé. Appelée aussi dépression postnatale, elle peut toucher la maman ou le coparent. En Suisse, 15 % des femmes et 10 % des hommes font une dépression post-partum. C’est donc un trouble plus répandu qu’on ne le pense et qui doit être pris au sérieux. Néanmoins, avec un soutien et une prise en charge adéquate, tout devrait rentrer dans l’ordre. On vous explique ici comment la reconnaître et quelles solutions peuvent être envisagées pour la traiter.
« …je vous avoue ne pas aller très fort depuis quelque temps…depuis ce week-end, je pleure tous les jours, plusieurs fois par jour. Et j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur pour C… » message reçu de Sandrine, maman d’un bébé de 3 mois
Comprendre la dépression post-partum
Vous avez rêvé du moment où votre bout de chou serait enfin là. Tout le monde vous a parlé du bonheur immense que vous ressentiriez avec votre bébé, mais il peut arriver que la réalité ne corresponde pas à vos attentes. Si ressentir de la fatigue ou des sauts d’humeur après la naissance d’un enfant est tout à fait normal, cela peut dans certains cas se transformer en un trouble plus important : la dépression post-partum. Celle-ci n’est pas à prendre à la légère et peut provoquer des troubles dans le développement de l’enfant. Cependant, une prise en charge rapide permettra à la jeune maman ou au jeune papa de soigner la dépression post-partum et de retrouver une relation de qualité avec son nourrisson.
Quelles peuvent être les causes de la dépression post-partum ?
À l’instar des autres dépressions, la dépression postnatale est souvent causée par une combinaison de facteurs. L’arrivée d’un enfant est un grand bouleversement et un tsunami d’émotions qui peut submerger les jeunes parents.
Les changements hormonaux de la maman, l’épuisement, le manque de sommeil, le stress, des troubles psychologiques antérieurs à la grossesse, le manque de soutien ou encore les problèmes au sein du couple, sont quelques-unes des raisons qui peuvent venir compliquer l’arrivée d’un nouveau-né dans la famille.
Comment différencier la dépression post-partum du baby-blues ?
La dépression post-partum peut survenir durant la première année après la naissance de l’enfant, avec un pic généralement entre le deuxième et le sixième mois post-accouchement.
Le baby-blues, quant à lui, se manifeste vers le 3ᵉ jour après l’accouchement et s’estompe naturellement au bout de quinze jours sans qu’un traitement ne s’avère nécessaire.
Le baby-blues est plus court et moins grave que la dépression post-partum. Il peut occasionner des pleurs et un état d’irritabilité principalement causés par une chute hormonale.
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
Pour pouvoir détecter la dépression post-partum et la différencier du baby-blues, il est important d’en connaître les symptômes. Voyons les principaux signes d’alerte :
- Sentiment de ne pas être à la hauteur, d’être un mauvais parent
- Dévalorisation de soi, tristesse intense sans cause particulière
- Manque d’intérêt pour son enfant, incapacité à établir un lien profond avec lui
- Pleurs incontrôlables et répétés
- Fatigue intense, irritabilité, impulsivité
- Désintérêt pour des activités qui avant procuraient du plaisir
- Incapacité à apprécier son rôle de parent
- Anxiété constante concernant l’enfant, peur qu’il lui arrive quelque chose
- Troubles du sommeil : incapacité à trouver le sommeil même quand le bébé dort, réveils fréquents, etc.
- Isolement social et idées suicidaires dans les cas les plus graves
Oser en parler et demander de l’aide
Il est fréquent que les jeunes mamans (ou coparent) n’osent pas parler des émotions qu’ils traversent, ou même qu’ils se sentent honteux. En effet, l’arrivée d’un bébé est souvent associée au fait d’être heureux et épanoui, mais la réalité peut être tout autre. Difficile de parler de son malaise alors que l’on ne cesse de vous répéter : « Alors, vous êtes contents avec votre bébé ? Les enfants c’est que du bonheur ! »
La peur d’être jugée ou le sentiment de culpabilité font que la jeune maman a tendance à s’isoler. Et pourtant, il est essentiel d’en parler, car des solutions existent. Souffrir d’une dépression post-partum ne veut en aucun cas dire que l’on est un mauvais parent.
Lors de votre suivi post-partum par votre sage-femme n’hésitez pas à lui demander de l’aide si vous soupçonnez une dépression postnatale chez vous ou chez votre partenaire. Elle sera à même de vous orienter pour trouver des solutions et de vous apporter écoute et soutien.
Quels traitements peuvent être envisagés ?
Le traitement de la dépression post-partum dépend de chaque personne, de ses symptômes, de ses antécédents, de sa situation familiale… Il sera adapté au cas par cas. Voici des solutions possibles à mettre en place :
Psychothérapie : Les psychothérapies cognitives et comportementales ont de bons résultats dans le traitement de cette maladie.
Thérapies alternatives : Des thérapies comme l’acupuncture, l’homéopathie ou encore la phytothérapie sont d’une grande aide.
Groupes de soutien spécifiques : La dépression postnatale peut être mal comprise par l’entourage proche. Le fait d’échanger avec d’autres parents qui vivent la même situation apportera soutien et réconfort.
Aide et garde d’enfant de nuit : Différentes associations proposent une garde d’enfant à domicile durant la journée ou la nuit. Des bons de respiration peuvent également vous être offerts, avec la présence d’une personne auprès de votre enfant, pour quelques heures. Parlez-en à votre sage-femme.
Médicaments : Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut s’avérer nécessaire. Votre médecin s’assurera que celui-ci convienne si vous allaitez.
Hospitalisation : Pour les cas les plus graves, il existe en Suisse des unités mère-enfant avec des équipes thérapeutiques spécialisées pour aider à renforcer le lien entre la maman et le nourrisson.
Que faire si vous-même ou votre partenaire êtes concernés ?
La première chose à faire est d’accepter la maladie et de se montrer indulgent avec soi-même. Ne pas culpabiliser et accepter que la transition de femme/homme à la condition de parent peut prendre du temps et nécessiter des ajustements quotidiens.
Maintenir une activité physique régulière, facilite le rétablissement et aide à combattre les humeurs maussades et le manque de sommeil.
Le soutien de la jeune maman par l’entourage, s’avère fondamental pour une récupération rapide. Si votre compagne est concernée, vous pouvez l’aider en veillant à ce qu’elle se nourrisse correctement et dorme suffisamment. Proposez d’aider pour les tâches du quotidien : ménage, courses, cuisine, prise en charge de la fratrie quelques heures, etc.
Le non-jugement, l’écoute et l’encouragement dans son rôle de maman, l’aideront à reprendre confiance. Encouragez-la à consulter un professionnel et impliquez-vous dans le traitement et le suivi qui sera mis en place.
En résumé, il est important de reconnaître la dépression post-partum et de savoir que des actions et des traitements peuvent être mis en place. En cas de doute, n’hésitez pas à faire appel à votre sage-femme ou à un professionnel de santé qui saura vous guider.
Liens :
www.postpartale-depression.ch
https://les-3-fees-geneve.jimdofree.com/
https://www.centreperinatal.ch/
https://www.caperinatal.net/
https://www.022familles.ch/famille/garde-enfants/